Edmond GLUCK
Edmond Gluck en 1896
Henri Gaston GLÜCK dit Edmond GLUCK
ténor français
(6 rue Monjardin, Nîmes, Gard, 26 novembre 1864* –)
Fils de Camille GLÜCK (Mulhouse, Haut-Rhin, 22 janvier 1831* – 1884), sous-ingénieur au Chemin de fer, et de Victoire NAGEL (Strasbourg, Bas-Rhin, 19 novembre 1828* –), mariés à Lyon 3e le 01 septembre 1858*.
Après des débuts difficile en novembre 1887 à la Monnaie de Bruxelles, il a chanté à Paris, au Théâtre National Lyrique (1888), où son contrat fut résilié, à l’Opéra-Comique, où il débuta en 1891, et parallèlement en province, particulièrement à Angers (1896), au Grand Théâtre de Marseille (1901), au Théâtre de Nantes (1905), et à l'Opéra de Monte-Carlo où il créa le 07 février 1907 Thérèse (un Officier) de Jules Massenet.
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Il y débuta le 22 mai 1891 dans Carmen (Don José).
Il y chanta, à partir de 1900, Mignon (Wilhelm Meister) ; Lakmé (Gérald) ; Carmen (Don José, notamment le 22 septembre 1901 avec Marie Delna). |
Bruxelles, 10 novembre 1887 Le théâtre de la Monnaie est toujours à la recherche de ténors. […] L’autre soir, nous avons eu M. Gluck, – pas le vieux Gluck, un autre : M. Edmond Gluck, descendant direct, d’ailleurs, de l’ancien. – Ce M. Gluck est ingénieur de son état et chanteur par fantaisie. Je dois à la vérité de dire qu’il n’est resté à la Monnaie que le seul soir de son début, et que ce soir-là n’a été suivi d’aucun autre. Comment M. Gluck a-t-il chanté ? Je serais bien embarrassé de vous le dire, car on ne l’a pas entendu ; la voix avait l’air de sortir, mais elle ne dépassait pas la rampe… M. Gluck sera certainement retourné, le lendemain, à son génie… civil, et il aura bien fait. (le Ménestrel, 13 novembre 1887)
La Première chambre du tribunal civil de la Seine a rendu hier une décision qui intéresse les artistes. M. Gluck, ténor au Théâtre-Lyrique, ayant été remercié par son directeur, a intenté un procès à M. Santerre, en remboursement de l’indemnité stipulée dans son engagement. Par l’organe de Maître Faucon, M. Santerre a plaidé l’incompétence du tribunal civil, par ces motifs qu’un artiste engagé par une direction devait être considéré comme un facteur de l’exploitation théâtrale, en d’autres termes assimilé à un commerçant. Le tribunal, après avoir entendu Maître Quérenet pour M. Gluck, s’est déclaré compétent, attendu qu’un artiste en passant un contrat d’engagement avec un directeur de théâtre ne passe pas un contrat de louage d’industrie, que dès lors le contrat est civil et par suite l’artiste non commerçant. Le tribunal a remis à huitaine pour statuer sur la demande de M. Gluck. (le Rappel, 01 décembre 1888)
Le Havre, 30 novembre 1893. M. Hourdin est toujours très applaudi ; par contre, M. Gluck, ténor léger, chante de plus en plus avec mollesse, on commence à regretter son engagement. Malgré notre indulgence, il ne donne pas tout ce que l’on doit attendre de lui étant donné les sacrifices que s’impose la direction. (la Lanterne, 02 décembre 1893)
Fils d'un ingénieur distingué de la Compagnie des chemins de fer de P.-L.-M., M. Gluck est né à Nîmes. Après d'excellentes études au lycée de cette ville, il obtint son diplôme de bachelier es-sciences, et fut admis à l'École Centrale des Arts et Manufactures de Paris. Il en sortit, avec le diplôme d’ingénieur en 1883. Attaché, en cette qualité, aux ateliers de P.-L.-M. à Oublino, près Lyon, ses goûts artistiques lui firent, peu après, abandonner les sciences abstraites, pour embrasser la carrière théâtrale. Il alla à Paris où l'excellent maître Téqui compléta son éducation d'artiste, et il partit à l'étranger appelé par des engagements successifs. Mais le mirage de la grande ville foyer de tous les arts l'attirait. Il revient à Paris et s'y fait connaître du grand public, en se faisant entendre dans les salons mondains. Chez Mme de Trédern, chez Mme Gallet, chez Mme d'Ausac, chez le comte de Riancey, au cercle Volney, aux Mirlitons, etc..., il obtient la plus flatteurs succès. Aussi lorsque Carvalho reprend la direction de l'Opéra-Comique, en 1891, s'empresse-t-il de s'assurer le concours du jeune ténor, qui débute le 22 Mai de cette même année, dans le rôle de don José, de Carmen. Ce début fut des plus heureux. Le public fit au nouveau venu un grand succès, que la presse parisienne fut unanime à enregistrer en même temps qu'elle constatait les brillantes qualités de chanteur et de comédien, que l'artiste avait su mettre au service d'une jolie voix. Pendant près de deux ans, il interpréta à ce même théâtre divers rôles du répertoire, et ne le quitta que pour aller moissonner d'autres lauriers dans le nouveau monde. Le Havre, Genève, et Lyon le possédèrent successivement, et le succès le suivit grandissant dans chacune de ces villes. Ajoutons, pour terminer qu'appelé au cours de l'été dernier à donner quelques représentations à Vichy, le public lui fit un accueil si enthousiaste, que le directeur s'empressa de s'assurer pour toute la durée de l'été prochain, le concours de l'excellent artiste. C'est dans cette ville, devant un public d'élite, qu'il est appelé à paraître en nous quittant. Mais d'ici là nous aurons 6 mois à l'applaudir, et le public, par son empressement, saura prouver au directeur de notre première scène, qu'il sait reconnaître les sacrifices qu'il s'est imposés, et qu'il lui sait gré d'avoir su grouper autour de lui des artistes d'une si haute valeur dignes du grand renom artistique de la Ville d'Angers. (le Théâtre Illustré, 10 octobre 1896)
L’Opéra-Comique donne, ce soir, Carmen, avec Mlle Delna. Le rôle de Don José sera chanté par M. Gluck, ténor du Grand Théâtre de Marseille, qui a déjà, avant-hier, avec un vif succès, remplacé M. Maréchal dans ce même rôle. (le Journal, 22 septembre 1901)
De Marseille : Au Grand-Théâtre, la saison ne s’annonce guère brillante. Au cours de bien des représentations, et devant l’insuffisance de certains chanteurs, les habitués du parterre ont sorti le sifflet. Pour donner satisfaction aux mécontents, la commission municipale a résilié les engagements de Mme Hélène Therry, falcon ; Mlle Delorme, dugazon ; M. Gluck, ténor, et de M. Bruno Maurel, chef d’orchestre. » (Gil Blas, 12 novembre 1901)
Théâtre de Nantes. M. Gluck, ténor léger, a débuté dans Manon. Cet artiste possède une voix assez menue, mais il chante avec beaucoup de goût. Il a notamment interprété d’une façon charmante la rêverie du second acte. (le Monde artiste, 29 octobre 1905)
Théâtre de Nantes. M. Gluck, ténor léger, a été remplacé par M. Lavarenne, qui se sert avec habileté d’une voix un peu menue, mais bien timbrée. (le Monde artiste, 03 décembre 1905)
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Discographie
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