Lucien BOUCHÉ
Étienne Lucien BOUCHÉ dit Lucien BOUCHÉ
basse française
(Villemeux, Eure-et-Loir, 29 décembre 1807* – Nogent-le-Rotrou, Eure-et-Loir, 10 janvier 1891*)
Fils de Pierre BOUCHÉ (Villemeux, 22 avril 1778 –), sabotier, et de Marie Geneviève ROUSSEAU (Coulombs, Eure-et-Loir, 05 février 1779 –), mariés à Villemeux le 23 septembre 1806*.
Epoux de Louise Elisabeth BEAUDOUIN (– av. 1891).
Il débuta à l’Opéra de Paris (salle Le Peletier) en 1841. Le 22 juillet 1847, il créa le rôle du berger Moser dans I Masnadieri de Giuseppe Verdi à Londres sous la direction du compositeur. Il entra au Théâtre-Lyrique en 1851, puis au Grand Théâtre de Marseille où il interpréta la Juive (1852), Fidelio (1854), Robert le Diable (1856), le Dieu et la Bayadère (1856). Il chanta ensuite à Florence, Milan, Venise, à Vienne, à Lisbonne, à Madrid et à Rio de Janeiro. Puis il se retira à Nogent-le-Rotrou, où il écrivit De l'art du chant (1872), et dont il fut le maire du 28 avril 1881 au 30 avril 1882.
Il est décédé en 1891 à quatre-vingt-trois ans, dans sa propriété « les Capucins » à Nogent-le-Rotrou.
=> De l'art du chant, par Lucien Bouché (1872).
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Il y débuta le 07 mars 1841 dans Robert le Diable (Bertram).
Il y participa à la première le 07 juin 1841 du Freischütz (Gaspard) de Weber [version française de Pacini avec les récitatifs d'Hector Berlioz].
Il y créa le 22 décembre 1841 la Reine de Chypre (Andrea Cornaro) de Fromental Halévy ; le 22 juin 1842 le Guerillero (Ferdinand) d’Ambroise Thomas.
Il y a chanté les Huguenots (Marcel, 17 mars 1841). |
Sa carrière au Théâtre-Lyrique
Il débuta le 22 novembre 1851 au Théâtre-Lyrique [alors Opéra-National, salle du Théâtre-Historique] en créant la Perle du Brésil (Don Salvador) de Félicien David.
Il y participa à la première le 23 avril 1852 de la Pie voleuse de Gioacchino Rossini [version française de Castil-Blaze et d'Aubigny]. |
Un artiste bien oublié, le chanteur Bouché, qui pendant quelques années partie du personnel de l'Opéra, où, entre autres, il établit en 1841 le rôle de Caspar du Freischütz, vient de mourir à Nogent-le-Rotrou. Il était né à Villemeux, près Dreux, le 29 décembre 1807, avait fait de bonnes études au séminaire de Chartres, puis, au moment d'entrer dans les ordres, avait abandonné ce projet pour accepter les fonctions d'instituteur public à Frazé. C'est là qu'on le voyait en 1834, et où on l'entendait, aux jours des grands offices, paraphraser le plain-chant à l'église avec une superbe voix de basse. Ce fut même là ce qui décida de sa future carrière. Les châtelains et les châtelaines du voisinage, qui se donnaient rendez-vous pour l'entendre à l'église de Frazé, lui conseillèrent enfin de se rendre à Paris. Il le fit, se vit admettre à la suite d'un concours à la maîtrise de Saint-Eustache, puis bientôt à celle de Notre-Dame, où sa voix fut aussi remarquée, et en définitive fut engagé à l'Opéra. Il n'y resta que quelques années, et s'en alla faire carrière en Italie, se produisant avec succès à Florence, Milan, Venise, puis à Vienne, à Lisbonne, à Madrid, et jusqu'à Rio de Janeiro. A la suite de ces pérégrinations, il revint se retirer à Nogent-le-Rotrou, dont il fut maire du 28 avril 1881 au 30 avril 1882, et où il s'est éteint doucement, à l'âge de 83 ans. Bouché avait publié un écrit ainsi intitulé : De l'art du chant, théorie nouvelle basée sur l'appréciation des éléments constitutifs de la voix (Nogent-le-Rotrou, impr. Gouverneur, 1872, in-12). (le Ménestrel, 22 février 1891)
|